PAROISSE DU ST-REDEMPTEUR A LAUSANNE

ARCHITECTE D. MONDADA

PEINTURE MURALE

CROIX n.f.(lat. crux).

Gibet formé le plus souvent de deux pièces de bois placées en travers /'une de l'autre, ou l'on attachait les condamnés à mort. Croix grecque, croix à quatre branches égales. La croix est le symbole du supplice du Christ, et, par /à, de /a rédemption. L'iconographie chrétienne présente deux formes de croix: /a forme en tau, accréditée par le Christ dérisoire du Palatin, par des sarcophages chrétiens des premiers siècles et par quelques textes patristiques (crux commissa ou patibulata); elle est dite aussi Croix de Saint Antoine; la croix a quatre branches (crux capitata ou immissa), qui d'après l'Evangile fut employée pour le supplice de Jésus-Christ, est celle qui semble le mieux garantie par la tradition. La croix à quatre branches est dite Saint-André quand elle est en sautoir, de Saint Pierre quand la tête est en bas, de Saint-Philippe quand elle est couchée. La prudence, au temps des persécutions, obligea de n'user /a croix qu'avec réserve: la forme en tau, symbole de félicité chez les païens, attirait moins /'attention; de même le gammadion (svastika), assez rare.

Au début de ce dialogue entre art et architecture, j'ai souhaité avec l'architecte Danilo Mondada une oeuvre d'art qui puisse se confronter avec la place publique et l'église. Notre relation de travail privilégiée dès la naissance du projet, nous a permis de trouver un emplacement approprié. L'avantage d'une collaboration dès le début du projet architectural permet à l'artiste d'inscrire logiquement son travail dans le processus de construction et de résoudre ainsi tous les problèmes techniques tout en amenant son projet artistique à maturité.

Je propose une peinture monumentale qui puisse se lire à différents niveaux. D'une part elle peut fonctionner a l'échelle de l'espace public et de l'église, d'autre part elle se découvre dans l'espace intérieur d'une communauté religieuse. La composition, que j'ai désirée forte, joue à l'échelle du bâtiment alors que la texture obtenue grâce a de nombreux glacis superposés, crée un chatoiement qui attire l'oeil de près. Bien que se trouvant derrière un vitrage, I'oeuvre est néanmoins très présente par sa couleur et sa composition. Différentes possibilités existent de mettre en évidence la peinture par une lumière forte ou de la faire disparaître. Par son emplacement, cette peinture de dix-sept mètres de long articule le bâtiment en soulignant les espaces de la paroisse, dont la composition s'inspire du cloître.

A l'extérieur, une petite fontaine ferme la place. Sur l'une de ses faces, en regard de l'église, nous avons représenté un agneau, symbole christique. Ce bas-relief a été réalisé en collaboration avec le sculpteur Christian Probst.

La composition de croix bleues flottant sur un fond rouge en transparence interpelle d'abord sur un plan plastique. Il est à remarquer que la croix grecque utilisée comme forme de référence est identique à celle qui domine la façade principale de l'église du Saint-Rédempteur.

Claude Augsburger

Plasticien

photo © F. Bertin