Claude Augsburger,

le sens du primordial

Nombreux sont, aujourd'hui, les épigones et les émules du carré considéré comme élément emblématique de composition plastique, comme signe primordial d'un courant absolu de l'art abstrait dont Joseph Albers fut le plus brillant protagoniste.

Parmi les interprètes rigoureux et résolus d'un des paradigmes de l'art construit et de la polychromie géométrique, on distingue tout particulièrement Claude Augsburger.

Ce plasticien s'affirme en effet dans cette tendance qu'il embrasse dans tous ses élans et où il fait figure de continuateur, et non de simple suiveur, de grégaire ou de comparse.

Sa peinture s'ouvre délibérément à la personnalité, elle confie sa propre signification à la valeur de sa présence, à l'originalité harmonique de son langage.

L’œuvre de Claude Augsburger s'inscrit dans le cadre d'une reméditation des constantes de l'art infiguré et de ses diverses expressions imaginatives.

Une palette discrète, offrant des gammes de bleus, de jaunes, de roses, de gris, de bruns et de noirs, anime et répartit les accords, les contrastes, les oppositions et les cadences de stratifications multiples qu'assouplissent organiquement les reflets translucides sillonnant la distribution de structures orthogonales. Il en résulte une problématique des linéaments artistiques qui apparaît comme la renaissance d'un style qui, dans ses interventions, n'aurait pourtant pas totalement accompli son cycle existentiel.

Pour Claude Augsburger, il n'a donc pas été facile d'élaborer une nouvelle promotion d'un chapitre culturel qui entend éviter que l'art créateur ne devienne une vitrine improductive plutôt qu'un conteneur d'actualités.

Alberto Sartoris, 1991